Pascale est assistante sociale à la Centrale de l’Emploi de la Ville de Bruxelles. Dans le cadre de notre projet Activ – Acting & Collaborating to Tackle Intimate Violence, nous l’avons interrogé sur ses pratiques afin de proposer leviers d’action pour améliorer l’accès de ces femmes à l’emploi.

Comment travaillez-vous avec les femmes confrontées aux violences conjugales ?

Le premier travail est d’établir un climat de confiance avec ces femmes. Cela passe par un parler authentique, vrai, profond et sincère. Au travers de questions, je décèle les fragilités, j’amène progressivement ces femmes à s’ouvrir et exposer leur situation problématique.

La stratégie suivie est de mettre à plat la situation et identifier les ressources. L’idée est de remettre la personne en capacité de prendre du pouvoir dans sa vie par exemple en faisant une démarche, en allant chercher une information au bon endroit ou en se faisait respecter.

Lors d’activités de groupes comme dans Nouveaux Départs, l’idée est de co-construire le programme pour qu’il réponde au mieux à leurs besoins, pour qu’il colle au mieux à leur rythme. C’est aussi créer une certaine dynamique de groupe, un climat d’entente. Donner aux femmes la certitude qu’elles ne sont pas seules.

Est-ce qu’un projet professionnel ou un travail est important pour assurer la sortie des violences ?

La stabilité du projet professionnel ou de la situation professionnelle va contribuer à sortir du cycle mais ce n’est pas tout. Des femmes au travail, stables financièrement sont dans le cycle de la violence.

Il faut d’abord arriver à faire prendre conscience de leur situation, avoir une lecture des événements qui ont amené à ce cycle de violences. Le fait de prendre de la hauteur sur la situation, de comprendre les ressorts, les enjeux, cela permet d’effectuer un travail sur soi, condition pour sortir de ce cycle de la violence. Le fait de reprendre les choses en main, cela va les aider à sortir de ce cadre toxique.

Selon vous, quels sont les challenges ou obstacles rencontrés par une femme victime de violences conjugales pour se réintégrer dans la vie socioprofessionnelle ?

Certaines femmes passent par une période où elles sont cachées, notamment en maison d’accueil. Cependant, après un petit temps, on leur demande de quitter cette maison et trouver un logement. Le manque d’indépendance financière les empêche de trouver quelque chose d’abordable. Il est important de faire des partenariats avec des Agences Immobilières Sociales (AIS), sinon elles risquent de se retrouver à la rue.

Si vous aviez une baguette magique, que demanderiez-vous pour faciliter votre travail avec ces femmes ?

Si j’avais une baguette magique, je demanderais plus de places d’accueil en foyer ou en Agences immobilières Sociales. Car avoir un toit pour soi et ses enfants est la première étape. Mon rêve serait de pouvoir établir un partenariat avec l’Agence Immobilière Sociale de Bruxelles.

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